Nuits sans lumière : rencontre avec un pétrel noir de Bourbon

Nuits sans lumière : rencontre avec un pétrel noir de Bourbon

Vendredi 19 avril, j’ai passé une journée avec les équipes de la Société d’études ornithologiques de La Réunion (SEOR), dans le cadre d’un reportage sur les Nuits sans Lumière*. J’en ai appris énormément sur les pétrels et sur les oiseaux qui volent dans le ciel de La Réunion.

Ce matin-là, j’ai rendez-vous dans les locaux de la SEOR, à Saint-André. C’est ici que des oiseaux recueillis aux quatre coins de l’île viennent se refaire une santé, avant de voler de leurs propres ailes.

Au centre de soin, un petit pensionnaire est l’objet de toutes les attentions : un pétrel noir de Bourbon. J’ai la chance : cet oiseau est l’un des plus rares au monde. L’association n’en a recueilli que 5 l’an dernier, et il n’en resterait que 15 à 50 couples sur l’île ! Le pétrel noir de Bourbon figure sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), depuis 1994.

« Cet oiseau endémique de La Réunion, fait partie des 15 espèces qui risquent de s’éteindre dans les prochains années si on ne fait rien pour le protéger », m’explique Julie Tourmetz, responsable du centre de sauvegarde et de soins.

Timize, oiseau de mauvaise augure

En créole, on l’appelle aussi « Timize », et il est associé à Grand Mère Kal. D’ailleurs, connaissez-vous les contes et légendes qui l’entourent ? Il est considéré comme un oiseau de mauvaise augure, notamment à cause de son cri particulier.

Moi, je dois bien avouer que je le trouve sympathique, cet oiseau un peu gauche et cardiaque. Julie m’explique que les pétrels sont fidèles à leur nid et à leurs partenaires. Chaque année, la femelle retrouve le même mâle, dans le même nid, et pond un oeuf, qu’ils vont couver à tour de rôle. Mais c’est au moment du premier envol que les choses se gâtent.

Comme le pétrel de Barau, le pétrel noir de Bourbon est victime de la pollution lumineuse. Les jeunes oiseaux, quand ils s’envolent pour la première fois, sont trompés par les lumières de nos villes, qu’ils confondent avec le reflet de la lune sur l’océan. Résultat, ils s’échouent, et, complètement désorientés, ils peinent à repartir. Avec l’aide de l’association et des Réunionnais qui les repèrent et contactent la SEOR, près d’un millier de pétrels parviennent à regagner l’océan, pour entamer leur migration vers le Sri Lanka.

Ce jour-là, le pétrel noir de Bourbon a eu trop peur de partir, mais l’après-midi, l’association proposait à des enfants d’écoles d’assister au relâcher d’un pétrel de Barau. C’était hyper émouvant !

Des actions de sensibilisation sont prévues jusqu’au 2 mai, mais notre action à tous compte pour contribuer à protéger ces oiseaux endémiques !

Plus d’infos sur les Nuits sans lumière sur le site dédié : http://www.nuitssanslumiere.re/

*Partenariat sponsorisé*

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