Cette année, j’ai participé aux Nuits sans Lumière, dans le cadre d’un reportage pour le Parc National de La Réunion. J’étais heureuse de m’associer à la onzième édition de cette opération qui vise à lutter contre la pollution lumineuse, et de rencontrer des gens passionnés. C’est maintenant l’heure du bilan.
Pour l’occasion je vous propose un retour en images sur ce que j’ai appris sur les étoiles et sur nos “zoizo péi”.
Initiée en 2009 par le Conseil de la Culture, de l’Éducation et de l’Environnement de La Réunion (CCEE), cette opération réunit de plus en plus d’acteurs, et en 11 ans, la durée des Nuits sans lumière est passée de 2 heures à 25 nuits !
Protéger nos zoizo péi
Dans le cadre de ce reportage, j’ai notamment pu passer une journée avec les équipes de la Société d’études ornithologiques de La Réunion (SEOR). C’est souvent à la SEOR que les oiseaux recueillis aux quatre coins de l’île sont soignés, avant de retrouver les cieux réunionnais. Grâce aux explications des bénévoles, j’ai appris énormément de choses sur les pétrels et sur les autres oiseaux endémiques ou de passage sur notre île. Au centre de soin, j’ai notamment eu la chance de voir un pétrel noir de Bourbon, l’un des oiseaux les plus rares du monde.
Comme le pétrel de Barau, le pétrel noir de Bourbon est victime de la pollution lumineuse. Désorientés par les lumières de nos villes, qu’ils confondent avec le reflet de la lune sur l’océan, les jeunes s’échouent. Cette année, ce sont ainsi 457 jeunes pétrels de Barau qui ont été signalés pendant l’ensemble de la période d’échouage en avril et mai, parmi eux 389 ont été sauvés et relâchés. Si ce chiffre peut paraître important, à titre de comparaison, en 2018, 988 jeunes pétrels avaient été signalés, 879 avaient été sauvés et relâchés. Peut-être un signe que les efforts commencent à payer ?
Observer la beauté du ciel austral
La diminution de la pollution lumineuse permet aussi de mieux observer les étoiles. Au Palm Hôtel & Spa, lors d’une nuit d’observation des étoiles avec des bénévoles de l’AAR (Association astronomique de La Réunion), j’ai appris à reconnaître les constellations, bien plus visibles pendant les Nuits Sans Lumière. Un beau souvenir, qui m’a donné envie d’observer plus souvent le ciel de mon île. A cette occasion, j’ai aussi réalisé notre premier timelapse du ciel. Certes, pas le plus réussi à cause des étoiles, mais nous avons vraiment envie d’apprendre à photographier le ciel.
Alors qu’à la base, l’opération a été lancée pour sauver les pétrels, les Nuits sans Lumière ont aussi d’autres impacts positifs sur notre environnement. Ainsi, l’équivalent de la consommation électrique annuelle de 300 foyers, soit 850 MWh, a été évitée durant ces 25 nuits, selon EDF Réunion. Depuis 2015, ce résultat a été multiplié par 3.
Dix-sept communes de l’île se sont ainsi impliquées pendant les Nuits sans Lumière. Ainsi, à Saint-Denis, 2 846 points lumineux sur les voiries et sur les terrains sportifs ont été éteints, soit deux fois plus qu’en 2016. Cela a permis des économies d’énergies – 93 500KW/h pour les voiries et 51 750 KW/h pour les sites sportifs – mais aussi une économie financière de 23 000 € en moins d’un mois.
Les Nuits sans lumière en quelques chiffres :
- 🌃 25 nuits
- 🗓110 événements sur toute l’île (interventions scolaires, expositions, extinctions, randonnées nocturnes, relâcher de pétrels, conférences..)
- 🤝 183 partenaires dont 18 communes
- 👥 près de 300 000 personnes touchées à La Réunion, soit 33% de la population réunionnaise
- 🐦 457 pétrels signalés, dont 85% ont été sauvés soit 389 pétrels
- 🇷🇪 850 000 réunionnais fiers !
Rendez-vous du 10 avril au 4 mai 2020 pour la 12ème édition ! Plus d’infos sur les Nuits sans lumière sur le site dédié : http://www.nuitssanslumiere.re/
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